Un travail d'une vraie qualité artistique et surtout d'une très grande spontanéité - les œuvres d'Irina Rakova sont aussi un vocabulaire propre à toute une génération d'artistes de la Russie poste-communiste. Un jour, cette peinture fera l'objet de témoignage de la grande modestie, malgré un magnifique potentiel de cette mouvance russe dans l'art de cette époque poste-URSS, dont le travail est loin d'être simplement touchant, mignon ou naïf. C'est une reconquête de la spiritualité dont pendant si longtemps ce peuple a été dérobé, une mise en marche de la construction d'un langage nouveau d'un peuple nouveau - enfin hors la cage, cherchant désespérément ses ailes... Cet art-là n'est pas motivé par un objectif ("je veux"), mais il aspire ("je désire") à la connexion avec une chose plus secrète, plus mystérieuse que celle, aussi loin puisse-t-elle se trouver, que l'on peut atteindre à l'extérieur de soi. Cela ne peut être considéré comme un manque d'ambition, ça en est une tout à fait différente... Nikolaï Saoulski
Le style, les couleurs, la tonalité un peu mé lancolique, l'atmosphère calme, rêveuse et nostalgique définissent le monde pictural d'Irina Rakova. La présence de la couleur bleue avec toutes ses nuances renforcées par le rouge, le blanc et le vert; les sujets symboliques tels que l'oiseau de feu, le poisson d'or qui sont les signifiants du rêve des contes russes, les enfants et les objets des natures mortes devenus personnages presque vivants, créent ce monde de rêve. La tendresse et l'humour structurent la partie contemplative de l'œuvre tandis que la composition, le coup de pinceau et l'énergie de la couleur définissent la partie matérielle. La palette d'Irina Rakova est la continuation de celle des avant-gardistes russes des années 20-30 pour ne citer que Robert Falk ou Natalia Gontcharova dont elle reprend l'expressivité des couleurs. Son monde très intime se développe dans un envoûtement onirique qui relate les souvenirs d'une vie d'ailleurs ou d'un autre temps, réellement vécu ou fantasmé par l'artiste. Garri Karadjanian
Irina Rakova puise son inspiration dans cette source très peu exploitée qu'est l'univers de la première adolescence, avec ses robes longues, sa nostalgie vague qui remplit l'espace, ses gestes un peu gauches, son rêve éternel de la féminité naissante et ses jeux de princesse: moment fugitif, vite oublié sitôt que l'on côtoie le monde des adultes, mais qui resurgit parfois, sans que l'on y prenne garde, sous la forme de brèves et poignantes bouffées de tristesse. (...)Cet esprit du concret se fonde sur la parfaite maîtrise de cette artiste qui, derrière son apparence de petite princesse tout droit sortie des contes d'Andersen, cache une professionnelle rigoureuse et expérimentée, dont l'itinéraire est une longue suite d'études et de recherches... Olga Medvedkova
Pénétrant l'âme de l'artiste et, passant par le labyrinthe d'innombrables communications magiques, celles qu'on appelle chemins impénétrables, le monde s'y métamorphose. Il en sort animé par le souffle d'un être humain unique et, transformé, se trouve face à lui-même: une grande question face à une grande réponse. Cet acte accompli est tout, sauf innocence. Une œuvre, par sa naissance, rend l'univers plus beau ou plus cruel, plus flou ou plus compréhensible. Ou insensé et vain. Toute histoire devient une anecdote si elle n'est pas un conte, si elle n'est pas un rêve... Passé par le labyrinthe nommé Irina, le monde nous revient émerveillé, plus clair et plus paisible. Son souffle est frais et ses couleurs sont pures. S'il fallait donner un nom à ces images, pourquoi ne pas les dire "Claires solitudes"? Les solitudes généreusement partagés. Une fleur, un animal sur ces toiles deviennent amis. Quelqu'un - à qui parler... En attendant. Chtoff
La peinture d'Irina Rakova est une promenade. Une promenade à travers le monde en mouvement, peuplé de créatures étonnantes, tendres et mystérieuses à la fois. Un monde vivant où chaque parcelle du paysage vibre et respire. Sera-t-il le monde de rêve? Le rêve est, probablement, le seul moyen pour nous d'atteindre notre enfance. Alice, en se lançant à la poursuite du lapin blanc "tombe" dans un pays-miroir et avance à travers des lieux à la fois étranges et familiers. Rêve-t-elle? Elle ne le sait pas elle-même. La peinture d'Irina Rakova nous procure une occasion de voyager dans ce monde-là. Il est le notre, nous nous y retrouvons... jusqu'au certain point. L'odeur de feuilles d'automne, le vol d'un oiseau blanc, le poisson rouge dans son sachet d'eau, le regard d'une petite fille-fée... Sommes-nous dans un rêve d'Irina ou sa peinture nous amène-t-elle dans le notre? Suivez le lapin blanc et rêvez tout simplement. Masha S.
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